Petite lecture (distribution en cours) et entretien
Le livre
Alors que son père vit ses derniers jours, l’auteur interroge le destin de cet homme qu’il percevait comme faible et auquel, dans l’arrogance de sa jeunesse, il ne voulait surtout pas ressembler. L’histoire de ce père, c’est celle d’un Italien arrivé très jeune en Belgique et devenu mécanicien à contrecœur, alors qu’il rêvait d’être avocat. Marqué du sceau de la fatalité, son parcours fut fait d’une série de déroutes succédant à de brèves périodes de lumière. Et pourtant, à l’heure des choix, il met son garage en péril pour que son fils suive sa propre voie, celle des lettres, témoignant d’une abnégation dont celui-ci ne mesura la portée que bien plus tard. Dans ce texte, d’une grande sensibilité, Giuseppe Santoliquido brosse le portrait d’un homme modeste et brisé, son père, et tente de faire de l’écriture un acte de gratitude. Il signe avec Le don du père un récit filial d’une grande force poétique explorant avec grâce les questions de l’exil, de la culpabilité et du pardon, des silences et des échecs tus.
L’auteur
Giuseppe Santoliquido est écrivain, politologue et chroniqueur, spécialiste de l’Italie, ainsi qu’un passionné de l’Afrique. Collaborant avec de nombreux médias belges et internationaux, il est aussi fondateur du Prix de l’Écrit Citoyen, qu’il anime dans les écoles de la Province de Liège. Cet observateur attentif de ses contemporains analyse avec finesse la dureté du système, révélant son empathie pour les exclus et dénonçant l’emprise des médias. Il a fait sienne la question de l’exil et l’a retranscrite au travers de ses romans. L’été sans retour, son quatrième roman (2021), paru chez Gallimard, a été encensé par la critique francophone.
Extrait
“ La beauté, parfois, ça peut tuer plus que la mort. Le soleil, là-bas, ne nous a pas beaucoup réchauffés. Ici le ciel est gris, c’est vrai, mais on nous a tendu la main. Pour la première fois, on n’était plus des miséreux, des insignifiants.”
À lire
Le don du père de Giuseppe Santoliquido, Éditions Gallimard, 2025