LE LIVRE
Ce que Majella n’aimait pas commence un lundi dans la petite ville d’Aghybogey, en Irlande du Nord. La jeune femme part travailler, comme six soirs de la semaine derrière le comptoir du fish and chips Salé ! Pané ! Frit ! Chaque soir, elle y voit revenir les mêmes clients qui ont chacun leurs habitudes. Majella n’est pas gâtée, ni par son physique ni par sa famille : son père a disparu, sa mère alcoolique végète dans le canapé du salon et sa grand-mère vient d’être assassinée. Pourtant c’est une princesse qui se débat avec un humour ravageur, argotique et poétique dans une Irlande du nord bouleversée par les combats récents, la présence des Anglais, le chômage et l’ennui. Arrivé à la fin du livre, le dimanche soir, c’est bien simple : on ne veut plus quitter Majella.
L’AUTEURE
Michelle Gallen signe un premier roman original, fantaisiste, attachant et profond dans une langue qui ne ressemble à aucune autre.
EXTRAIT
« Majella se réchauffait tout doucement sous sa nouvelle couette lorsqu’elle a réalisé qu’elle n’avait pas vérifié si sa mère avait avalé des médicaments. C’était assez typique d’elle de s’envoyer un cocktail whiskey-médocs quand elle se sentait en manque d’attention. Majella a plongé une frite dans la mayonnaise à l’ail et l’a fourré dans sa bouche. Elle hésitait à aller vérifier, pour les médocs. Puis elle s’est rappelée ce que J.R. Ewing faisait lorsqu’il retrouvait Sue Ellen dans un état similaire. Il l’abandonnait à son destin aux bons soins du Seigneur, là-haut. »
À LIRE
Ce que Majella n’aimait pas, Michelle Gallen, traduit par Carine Chichereau, Éditions Joëlle Losfeld, 2023
Entretien mené par Ysaline Parisis.
Une grande lecture est programmée le samedi à 12h.