Sous la forme d’une courte conférence, à travers la projection de dessins et la lecture d’extraits de textes, Denis Saint-Amand présente l’oeuvre de Sophie Podolski.
En seulement quelques années – entre 1968 et 1974, date de son suicide à l’âge de 21 ans – Sophie Podolski a produit une œuvre graphique remarquable – dessins, collages, bandes dessinées, gravures, céramiques -, ainsi qu’un livre : Le pays où tout est permis (1972) admiré par le romancier et poète Roberto Bolaño et préfacé par Philippe Sollers.
Née à Bruxelles, cette jeune savante autodidacte a écrit dans un style expressif et provocateur, sans retenue, sur la vie, la culture populaire et le conformisme de la société. Son travail est emblématique d’une époque marquée par la libération sexuelle, l’antipsychiatrie et un désenchantement de la jeunesse. Ses influences éclectiques vont de la musique rock de Jimi Hendrix et Frank Zappa aux religions orientales en passant par le situationnisme.
Par ailleurs, les effets des substances psychédéliques sont également très présents dans son travail. Souffrant de schizophrénie, elle passe du temps dans des cliniques psychiatriques à Paris et Bruxelles où elle vit avec sa famille. En 2018, une première grande exposition lui est consacrée au Wiels à Bruxelles.
Denis Saint-Amand est professeur et chercheur qualifié du FNRS à l’UNamur en littérature. Ses recherches portent sur les productions sauvages, la littérature qui se construit hors du livre à travers des objets et des canaux alternatifs, spontanés et éphémères.
Lecture par la comédienne Léa Romagny.
EXTRAIT
» Les cheveux du soleil sont nos mains aussi. L’écriture pompiérise tout signe alarme continue. Lettre à tous les mondes. Vous êtes tous des cons – ou bien vous êtes pas défoncés ou vous flipez comme des cons – parce que c’est ici une planète de cons qu’on comprendra jamais et on y comprend rien à rien. »
À LIRE
Le pays où tout est permis, Sophie Podolski, Éditions Transédition, 1979, consultable en ligne.
Sophie Podolski, Le pays où tout est permis, sous la direction de Caroline Dumalin, Éditions Wiels / Fonds Mercator, 2018