LE LIVRE
Dans un bref récit d’une intensité folle, Marie-Hélène Lafon raconte l’intimité d’une famille qui vit la violence au quotidien, dans le silence et l’isolement d’une ferme dans le Cantal, fin des années soixante. Autour de la maison familiale, la romancière articule son récit en trois points de vue : celui d’une jeune mère qui supporte la violence, celui d’un père qui rumine, et celui de leur fille qui a hérité de tout cela. L’écriture de Marie-Hélène Lafon est dure, tenue, acérée, impitoyable mais aussi visuelle et sensuelle. Elle creuse et cisèle un territoire d’écriture, celui de l’enfance dans le Cantal, celui du monde paysan en voie de disparition. Les personnages de ses romans vivent en nous, longtemps.
L’AUTEURE
Marie-Hélène Lafon est issue d’une famille d’agriculteurs du Cantal. Professeure de Lettres à Paris, elle est demeurée viscéralement attachée à sa terre natale et à ses habitants, qu’elle s’emploie à faire revivre au fil d’une œuvre singulière et importante. Elle grandit dans une ferme isolée au bout d’un chemin. Les femmes tiennent leur rang dans les cuisines et les cours. Enfant, elle écoute leurs histoires, et plus tard, leurs voix seront un déclencheur puissant de l’écriture. Elle est lauréate de nombreux prix littéraires, dont le prix Goncourt de la nouvelle en 2016 et le prix Renaudot en 2020 avec Histoire du fils.
EXTRAIT
« Ils se sont mariés un 30 décembre et elle pense souvent qu’elle est entrée, en se mariant avec lui, dans une sorte d’hiver qui ne finira pas. »
À lire :
Les Sources, de Marie-Hélène Lafon, Éditions Buchet-Chastel, 2023
Entretien mené par Ysaline Parisis. Extraits lus par l’auteure.
La grande lecture d’ouverture le vendredi 30 août à 20h30 est consacrée au livre Les Sources, lu par Anne-Lise Heimburger
Le film documentaire autour de la fabrique d’écriture de Marie-Hélène LafonDansons tant qu’on n’est pas encore mortest projeté le dimanche 1er septembre à 10h00.