Dans le cadre du Prix des librairies indépendantes de Belgique 2025
Le livre
Dans un huis clos où s’entrelacent prose et vers libres, Bérénice Pichat installe son récit dans une maison bourgeoise du Paris des années 1930, figée dans une routine silencieuse. Lui, ancien pianiste, vit en fauteuil roulant depuis qu’il a perdu ses mains et son visage dans les tranchées de la Somme. Depuis sa chambre, il observe sa femme, qu’il rêve d’affranchir du poids de sa présence. Un jour, celle-ci part à la montagne, laissant son mari seul avec la petite bonne. C’est à elle que l’homme adresse alors une proposition inattendue, presque irréelle. S’installe alors un face-à-face tendu entre deux êtres que tout sépare. La narration repose sur une forme polyphonique : trois voix alternent, celle de la jeune bonne en vers libres, celles du couple bourgeois en prose. Ce dispositif met en lumière les écarts de perception, tout en installant une tension discrète mais persistante au fil du huis clos. Porté par une construction polyphonique à trois voix, La Petite Bonne explore avec finesse les rapports de domination, la dépendance, la solitude et le poids des silences.
L’auteure
Bérénice Pichat est institutrice primaire et vit au Havre. La Petite Bonne est le fruit d’un long travail d’écriture nourri par son intérêt pour l’histoire et les figures discrètes du quotidien. Récompensé par le Prix des Librairies Indépendantes de Belgique en avril 2025, l’ouvrage a été salué pour la sensibilité de son regard et la précision de sa langue.
Extrait
« Avec elle, rien ne fonctionne de ses poses habituelles.
Il n’est ni invalide, ni misérable, ni victime. Juste un homme.
Avec ses maladresses et ses faiblesses, son caractère et ses désirs. C’est violent. Mais c’est si bon. Il avait oublié à quel point. Cette fille est une magicienne. »
À lire
La Petite Bonne de Bérénice Pichat, Édition Les Avrils, 2024